vendredi 27 avril 2012

Maman, les p'tits bateaux qui vont sur l'eau ont-ils des ailes?

Depuis la nuit des temps, l'homme rêve de voler. Combien de fois n'avez-vous d'ailleurs pas eu la sensation de vous élever dans les airs et d'échapper aux lois de la gravité dans vos songes nocturnes ? C'est comme si c'était inscrit en nous, au plus profond de notre être, dans la mémoire collective... 


Extraite du "Magasin pittoresque" de 1853, cette caricature du XVIIIe siècle intitulée "Le volomaniste" met en scène un homme affublé de babouches ridicules à l'extrémité en spirale. Autour de son cou, s'enroulent deux ficelles au bout desquelles flottent deux aérostats. Dans sa main droite, il met en évidence un médaillon sur lequel sont gravés ces mots : "J'ai fait parler de moi". Dans l'autre main, il tient deux fleurs et sur son dos, pendent des feuilles (où l'on lit "volcans éteints") grignotées par un rat. Il enjambe deux épées qui se croisent. On peut donc supposer qu'il s'agit d'un dessin satirique dont la portée dépasse le cadre du vol en ballon. Les premiers vols officiels en ballon à air chaud datent de 1783 et les échecs précédents ont dû faire railler les commentateurs et caricaturistes de l'époque. Même si cette estampe laisse entrevoir quantité d'autres éléments qui ont vraisemblablement diverses explications. N'étant pas spécialiste, je ne m'aventurerai pas sur ce terrain.


La découverte des frères Montgolfier échauffe les imaginations et cette gravure présente un poisson aérostatique poussé par le vent et dirigé par des rames qui ont l'apparence de plumes gigantesques. Des indigènes étonnés regardent l'engin survoler paisiblement les eaux sillonnées de voiliers.

Bateau vole !

On dirait que les engins volants se sont inspirés de l'ingénierie navale. N'est-il du reste pas significatif qu'une bonne partie du vocabulaire propre aux objets volants provient de l'univers nautique ? Ne dit-on pas le vaisseau, la navigation, la flotte, les hublots, le cargo, etc. dans les deux cas? Dans l'imaginaire, les sensations de flotter et de voler sont similaires. Le bateau qui vogue et le ballon qui vole offrent au voyageur des émotions analogues, sans doute cette même impression de liberté. 


Si l'histoire a surtout retenu l'épopée des frères Montgolfier, il est utile de rappeler qu'une invention est aussi le fruit des inspirations passées. La découverte technologique ou scientifique est le brassage d'idées, l'assemblage de visions. Alors que l'inventeur apparaît comme un être solitaire, son inspiration se gave des expériences d'autrui et les améliore, les peaufine, comme s'il avait la mission de rassembler ces cogitations éparpillées, cette intuition collective afin de faire naître l'aboutissement.


L'aéronaute français Jean-Pierre Blanchard (1753-1809) construit d'abord des automates, avant de s'intéresser à la voiture à pédales et à la machine hydraulique. Il travaille surtout à la conception d'un vaisseau volant doté de six ailes et d'un gouvernail. Une démonstration publique de l'engin est organisée, le 5 mai 1782 mais celui-ci ne décollera pas. Qu'à cela ne tienne, ans le sillage des frères Montgolfier, près de deux années plus tard, il conçoit un ballon gonflé à l'hydrogène, muni d'une hélice et de rames en plumes mues par la force des bras. Les curieux sont venus en nombre sur le Champ de Mars à Paris, pour assister à l'ascension d'un aérostat. Poussé par le vent, le ballon franchit la Seine pour revenir se poser rue de Sèvres. Il fit dans divers pays, une soixantaine de démonstrations.

Le 20 février 1808, alors qu'il exécute sa 66e ascension, il est frappé d'apoplexie et fait une chute de plus de 60 pieds. Il décèdera un an plus tard, vraisemblablement des conséquences de cette chute. ©

mercredi 18 avril 2012

Poudre à lessiver, poudre aux yeux

Rien de nouveau sous le soleil... Les poudres à lessiver rendent toujours le linge plus blanc que blanc, et la tâche est toujours réservée à la gent féminine. Publicité de l'aube du XXe siècle, la "Lessive du Génie" promettait déjà un nettoyage miracle des vêtements. La magie à l'époque, c'était d'économiser du temps, de l'argent et du travail. Et c'était peu dire à l'époque...
La demoiselle n'avait rien d'une bourgeoise mais tout d'une domestique. Le cheveu défait sous le foulard négligemment noué, la robe souillée et froissée, les joues remplies, la soubrette dans toute sa bonhomie. 
La réclame me rappelle cette pub des années 70, "Génie sans bouillir", une expression qui est d'ailleurs passée dans le langage courant, tant elle a marqué les esprits. 
La poudre aux yeux n'est décidément pas une invention moderne.©

lundi 16 avril 2012

Laissez parler les petits papiers

Je feuillette régulièrement les almanachs du siècle précédent. Ce sont de passionnants témoins de la vie au quotidien de nos aïeux. Quand je pense que ces petits livres ont plus d'un siècle, j'avoue que je tombe sous le charme de ces pages brunies gorgées d'une actualité frivole et souvent insolite. Tiens. En parlant de papier... 
Extrait du journal : cette page sur les multiples et surprenantes métamorphoses d'une feuille de papier. Sans intérêt ? Justement et c'est là tout son intérêt. ©

mardi 3 avril 2012

Belle et le beau Mehdi

Eh oui... Je suis de cette génération-là. Evidemment, ça fiche tout de suite un coup de vieux mais j'assure. Dimanche dernier, je suis tombée avec ravissement sur un exemplaire impeccable de "Sébastien et la Mary-Morgane" datant de 1969 (Edition Julliard). C'est sûr : Cécile Aubry ne figure pas parmi les monuments de la litérature mais franchement, ce n'était pas pire que certains auteurs de littérature enfantine actuels.

A l'époque, j'avais découvert le jeune Mehdi sur le petit écran, en noir et blanc. Je devais allègrement afficher cinq ans ou six de moins que lui et mon petit coeur palpitait pour ce beau brin de gamin, fils d'un prince marocain et de Cécile Aubry.

Un peu plus tard (1973), il faisait chavirer mon coeur d'ado avec "Le jeune Fabre", une série culte pour les jeunes de ces années-là. Mehdi y incarnait Jérôme Fabre, fils d'un artiste peintre à la vie dissolue. Il était amoureux d'Isabelle joué par Véronique Jannot (celle-là même qui participa à "Danse avec les Stars"). Le cadre, c'était Montmartre, avec d'interminables sprints dans les escaliers du quartier. Si les "Sébastien" ont été récemment édités en DVD, "Le jeune Fabre" n'a connu qu'une sortie en VHS, en 1996.

Il paraît que Mehdi a oeuvré sur un projet de pièce de théâtre... Ça me fait plaisir de savoir qu'il est toujours là, quelque part. Même si on ne le voit plus sur la grande scène. Les enfants stars ont souvent beaucoup de peine à bâtir une carrière à l'âge adulte. Le public les a irrémédiablement figés dans leur passé puéril. Ils demeurent dans nos souvenirs, tels des jouets dans nos greniers, sous une couche épaisse de poussière et de nostalgie poisseuse. On est heureux de les retrouver, intacts, immuables.

Merci, Monsieur El Glaouli pour les moments pastel dont vous avez, sans le savoir, saupoudré mon enfance et pour les doux souvenirs dont vous m'abreuvez aujourd'hui.©